PROJECTION DU FILM : "Un bon début" d'Agnès et Xabi Molia, 2022, 1H39
Ils ont l’âge d’entrer en troisième et déjà une réputation d’irrécupérables. Pendant des mois, ils ont vécu loin du collège, en rupture presque totale avec la vie scolaire. A Grenoble, une classe unique en France du nom de « Starter » leur ouvre ses portes. Pendant cette année particulière, Un bon début a filmé leur adolescence, difficile et malmenée – mais dont le cours peut encore changer..
Un documentaire passionnant, lumineux et émouvant, qui suit durant une année scolaire des élèves qu’un dispositif unique en France refuse de considérer comme des « irrécupérables ». Et ça marche ! Des enseignants pleins de foi, des élèves pleins de fièvre, le tout est fort en humanité et en espoir.
DEBAT AVEC AGNES MOLIA, LA REALISATRICE DU FILM ET ANTOINE GENTIL, l'ENSEIGNANT DU FILM (en visio)
PRESENTATION , VENTE ET SEANCE DE DEDICACES DU LIVRE D'ANTOINE GENTIL : "CLASSE RÉPARATOIRE, un chemin pour se réconcilier avec l'école", PUG, Collection Engagement Février 2024
7 €
Co-fondatrice de Tournez s'il Vous Plaît avec sa sœur Christie, Agnès est réalisatrice, productrice, directrice de collection, et imbattable au mikado. Diplômée de l'ESJ-Lille, où elle intervient aujourd’hui comme formatrice, elle est l'auteure d'une cinquantaine de documentaires de 26', 52' et 110'. Elle est directrice de collection des séries documentaires Sur Nos Traces, Enquêtes Archéologiques, Rituels, Terres de femmes etVivre pour Arte.
Enseignant spécialisé, Antoine Gentil accompagne les jeunes en décrochage scolaire en pilotant Starter. Expérimental et innovant, ce dispositif grenoblois unique en France met en pratique une pédagogie privilégiant l'écoute, la confiance mutuelle et le dialogue.
Antoine a grandi dans le bassin vizillois. Diplômé de l'Institut de Géographie Alpine, il commence sa carrière comme professeur des écoles.
«Dès mes études, je faisais de l'aide aux devoirs et j'avais envie d'aller vers l'action sociale car j'ai toujours pensé que les problèmes de comportement n'existent pas mais traduisent quelque chose...»
Il devient rapidement enseignant spécialisé en ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique) où il travaille avec des jeunes souffrant de troubles de la personnalité, puis rejoint le Codase et s'occupe alors d'ados désocialisés ou en errance.
Se saluer, se serrer la main, c'est essentiel.
Il enseigne ensuite à la Maison d'Arrêt de Varces auprès d'un public en grande détresse et parfois en situation d'illettrisme. «Ces rencontres fondatrices m'ont permis de me former à la relation éducative.»
En 2012, il répond à un appel à candidature pour créer un dispositif inédit dédié aux jeunes en décrochage scolaire. «J'ai proposé un projet inspiré
de mon expérience et on m'a fait confiance. C'est ainsi qu'est né Starter.»
Implantée au lycée professionnel Guynemer, cette classe de troisième articule enseignements généraux et découverte du monde du travail. L'approche est basée sur l'hospitalité du quotidien, l'empathie, la mise en confiance et la communication.
«Mon travail ne commence pas dans la classe mais au portail. Chaque jour, j'accueille les élèves. Échanger, se saluer, se serrer la main, c'est essentiel !» La proximité avec les jeunes se double d'un contact très régulier avec les familles.
Être pugnace mais en douceur. Et toujours dans le dialogue !
Starter mobilise par ailleurs l'ensemble des partenaires de l'aide sociale à l'Enfance, qui travaillent en synergie pour être au plus près des besoins.
En effet, la force du projet est de placer les jeunes au coeur du dispositif. Face à des situations personnelles complexes ou douloureuses, «le mantra est : tu es comme tu es et on travaille avec.» Bref il s'agit de rester positif... mais aussi authentique.
«Les élèves doivent pouvoir se remettre parfois en cause, ça passe par des moments où l'on dit qu'on n'est pas d'accord. Il faut savoir incarner les limites, être pugnace mais en douceur. Et toujours dans le dialogue !»
L'équipe enseignante leur apporte aussi repère et soutien indéfectibles puisqu'il n'y a jamais d'exclusion. «Pendant un an, on les aide à se construire, en sachant qu'ils peuvent compter sur nous. Parfois on vit des drames, mais il y a toujours quelque chose à faire ! Même si on ne résout pas tout et qu'on n'est pas des super-héros, on est un lieu qui leur donne une place : être élève.»